Projet de santé



Historique

Depuis plusieurs années, nous avons mené une réflexion sur nos conditions d'exercice et l’avenir du cabinet médical.
Notre remplaçant actuel, qui nous remplace depuis 12 ans, 2 jours par semaine et pendant nos congés, refusait jusqu’à présent toute idée d’association ou de collaboration.
Malgré l'intégration dans nos locaux d’un cabinet infirmier, puis d’une psychologue, puis d’un cabinet d'ostéopathe et des conditions favorables (réseau informatique, secrétariat à temps plein, logement de fonction) nous n’avons pas réussi à attirer de jeunes médecins.
Nous avons décidé depuis 5 ans d'accueillir des internes, mais malgré des avis très favorables de ceux-ci sur notre exercice et notre patientèle, nous avons compris que seul le statut de Maison de Santé nous permettrait d’envisager la pérennité de notre structure et avons donc élaborer un projet de santé



Le Projet de Santé


Nous avons donc instauré une discussion avec la Mairie de Blasimon:

1/ Deux réunions avec les médecins, le maire Mr Barbe Daniel et son adjoint Mr Favory Jean

2/ Une réunion avec l’ARS le 2/02/20 (Mr Dubreil Patrice), le maire de Blasimon, la pharmacienne, les infirmières (Mme Claude Sage, Mme Presotto Dominique, Mme Villieras Estelle, Mme Le Menn Florence, Mme Texier Muriel), Camille Siadous remplaçante du Dr Struk (intéressée pour installation future à Blasimon), Florentin Boerstam Interne en MG.

puis grande pause du confinement… Décision des médecins du cabinet médical de modifier rapidement l’agencement et organisation du cabinet médical: suppression de la salle d’urgence transformée en salle COVID puis travaux pour la transformer en bureau pour l'accueil d’un interne SASPAS à partir de novembre 2020 .

3/ une réunion en vidéoconférence avec le Dr Mackelberg de la FNAMPOS le 1/10/20

4/ une réunion le 10/20 avec Claude Sage, infirmière, afin d’affiner le projet, de voir qui et comment prendre contact avec d’autres MSP pour obtenir des informations sur le montage du projet 

5/ réunion le 13 novembre médecins infirmières psychologue kinésithérapeute mairie pour finaliser le projet de santé

1/ DIAGNOSTIC PREALABLE:

  1-1/ Le territoire d’intervention 
1-1-1/ Le territoire d’intervention primaire:
Blasimon est une commune du canton de Sauveterre de Guyenne, selon les sources INSEE (année 2017) elle  comptabilise 906 habitants, (666 en 1980 soit une augmentation de 36%). 17,2 % des habitants ont de 60 à 75 ans, 10,3% ont plus de 75 ans, 18% ont moins de 15 ans, soit une population un peu plus vieillissante que l’ensemble de la France (respectivement 16,2 et 9,3%). Cette tendance devrait s’accentuer au fil des années puisque 23,2% des habitants ont entre 45 et 59 ans pour 19,9% sur l’ensemble de la France. 1/3 de la population habite dans la commune depuis plus de 20 ans. 1/3 de la population n’a aucun diplôme. La proportion d’actifs est de 62 % (37% dans l'agriculture, 38% dans l'artisanat et les services, 10% dans l’administration), il y a 11% de chômeurs et 10% de retraités.Les communes limitrophes: Ruch (600 habitants) , Mauriac (244 habitants), Cleyrac (160 habitants), Saint Antoine du Queyret (60 habitants), Soussac (190 habitants), Cazaugitat (244 habitants), forment le territoire d’intervention primaire soit une population de près de 2500 habitants (sources Insee), leurs caractéristiques épidémiologiques sont sensiblement les mêmes que celles retrouvées sur la commune de Blasimon. Les infirmières interviennent sur les communes de Blasimon, Ruch, Mauriac, et Cleyrac.

1-1-2/ Le territoire d’intervention secondaire:
Les médecins ont été amenés à intervenir de façon secondaire sur des communes plus éloignées  à l'est de Blasimon, du fait en particulier du déficit d’offre de soin actuel sur la commune de Pellegrue avec un médecin qui a cessé son activité sans être véritablement remplacé.Pour des raisons “historiques” ils interviennent également de façon secondaire sur des communes à l’ouest de Blasimon, communes pourvues de médecins à proximité ou sur place: Sauveterre de Guyenne (1890 habitants), Frontenac (709 habitants), Lugasson (302 habitants), Rauzan (1188 habitants), Mérignas (302 habitants), Saint Vincent de Pertignas (372 habitants) soit un total de 4763 habitants.Les infirmières interviennent de manière exceptionnelle sur le secteur de Sauveterre de Guyenne lorsque les infirmiers du secteur, pour des raisons diverses, ne peuvent intervenir.


1-2/ L’offre de soins

1-2-1/ L’offre de soins primaire 
Dans un rayon de 10km autour de Blasimon se trouvent :-    A 6 km au nord ouest , à Rauzan (canton de Castillon-Pujols), une MSP avec 4 médecins généralistes, une équipe infirmière, une podologue, une orthophoniste, une sage-femme, une naturopathe, une ostéopathe, une sophrologue.          Toujours à Rauzan, un 2ème cabinet infirmier et 3 dentistes, un cabinet de kinésithérapie qui est en voie de fermeture (cherche repreneur), une pharmacie, hors MSP. -       A 8 km au sud-ouest , à Sauveterre de Guyenne (canton de Sauveterre,  communauté de commune rural de l’entre deux mers), une maison médicale communale avec 4 médecins généralistes, une équipe infirmière, 2 dentistes. Une gynécologue et un ophtalmologue y ont récemment cessé leur activité, peut-être seront-ils remplacés.         Toujours à Sauveterre de Guyenne, une pharmacie, 2 dentistes, une orthophoniste, un cabinet de kinésithérapie, une podologue, hors maison communale.        Sur le secteur de Sauveterre, une kinésithérapeute ne pratique que les soins à domicile.
  • A 8 km à l’ouest , à Frontenac: deux médecins en alternance, une pharmacie.                                                                                                                            
  • A 16 km à l’est, à Pellegrue: 3 médecins (un médecin proche de la retraite et un autre qui a cessé brutalement son activité, remplacé temporairement par un ou 2 médecins), projet de MSP en 2018 mais toujours pas en voie de réalisation (?), une pharmacie, un cabinet infirmier. C’est entre Blasimon et Pellegrue que l’offre de soins est la plus défaillante.
  • En ce qui concerne les EHPAD, il en existe 4 à proximité, une à Sauveterre de Guyenne (à 8 km, 42 places), une à Rauzan ( à 6 km, 75 places dont 10 en unité protégée, accueil de jour 10 places), une à Saint Brice (à 12 km, 42 places), une à Branne (à 15 km, 86 places). 
  • En ce qui concerne les familles d’accueil, les médecins  interviennent sur 3 familles d’accueil accueillant 3 pensionnaires chacune.Quant aux infirmières,elles interviennent auprès de 2 familles d’accueil,une avec 3 résidentes et l’autre avec 2.
  • Pour compléter l’offre de lieux de vie pour personnes âgées, la commune de Blasimon est moteur d’un projet innovant de  colocation personnes âgées: le permis de construire d’une structure d’habitat partagé pour personnes âgées devrait être déposé avant la fin de l’année. Cette structure sera composée de 2 modules, pour 16 résidents, et 5 à 6 salariés, dont 2 familles logées sur place à l’étage de chaque maison.

            1-2-2/ L’offre de soins secondaire: 
Blasimon est à équidistance de Libourne (27 km) et Langon (30 km),  au milieu des 2 versants Garonne et Dordogne de l’Entre-Deux-Mers, donc à la limite de 2 bassins de vies, et de 2 organisations hospitalières: Hôpital Sud Gironde Langon La-Réole au sud, et Libournais au nord. Blasimon appartient  à la Communauté de Communes Rurales de l’Entre-deux-Mers, mais elle est  limitrophe de la CDC de Castillon-Pujol  au nord, avec des organisations médico-sociales différentes. L’attraction des patients vers l’un des deux pôles est donc différente en fonction de leur situation géographique:
  • à 21 km, le CHG de La Réole, et à  30 km le  CHG de Langon,  regroupés dans  la même structure administrative: le centre hospitalier Sud Gironde;
  • à 27 km le CHG Robert Boulin de Libourne;
  • à 60 km les CHU de Bordeaux (Pellegrin, Haut Lévêque, Saint André)
  •  A Langon, la clinique privée Sainte Anne, et à Libourne, la clinique privée du LIbournais, complètent l’offre hospitalière médicale et chirurgicale, ambulatoire ou non,  du secteur géographique.
  •  Les médecins spécialistes exerçant dans le secteur privé se regroupent sur les 2 villes de Langon et Libourne, excepté en ce qui concerne les ophtalmologues (présents sur Créon -  27 km - ; et Castillon La Bataille - 14 km -), et les cardiologues (cabinet secondaire de 2 cardiologues à Saint Magne de Castillon, lié à l'hôpital de Sainte Foy pour les épreuves d’effort), de même pour la radiologie avec un centre de radiologie qui va fermer ses portes au 31 décembre 2020 ( retraite sans remplacement).

Pour ce qui concerne l’offre de soins psychiatrique, les patients sont suivis en fonction de leur commune d’habitation sur les CMP de La Réole (en majorité), mais aussi de Castillon, de Libourne, voire de Créon. L’offre de soin pédopsychiatrique se localise en fonction des domiciles sur les CMPP de La Réole, Cadillac, ou Libourne. L’offre privée en psychiatres se partage entre Langon et Libourne, une seule pédo-psychiatre exerce à une distance “raisonnable “ du secteur (Créon).

1-2-3/ L’offre de soins à Blasimon:
L’ARS a classé Blasimon  en zone d’intervention prioritaire pour les médecins, en zone 3 intermédiaire pour les infirmier(e)s, en zone 1 très sous-dotée pour les kinésithérapeutes et les sages-femmes.Dans le cabinet médical actuel se trouvent déjà installés : deux médecins (Dr Struk 59 ans et Dr Botté-Boulanger 55 ans) maîtres de stage universitaires, et un remplaçant 2 à 3 jours par semaine, un cabinet infirmier de 5 infirmières, une psychologue, un ostéopathe. La patientèle est de 3000 à 3500 patients environ ( source CPAM: patients adultes déclarés médecin traitant 2437, file active 3870). Le cabinet médical est informatisé depuis 1992, les dossiers sont partagés entre les médecins (logiciel Médistory, éditeur Prokov, pour Mac), il existe un secrétariat sur place à temps plein. La téléconsultation y est pratiquée depuis 2019.Au niveau de cette structure des réunions pluridisciplinaires, entre les médecins et les infirmières d’une part, les médecins et la psychologue d’autre part ont lieu mensuellement, afin de discuter des patients communs et/ou complexes, depuis déjà plusieurs années.Une pharmacie est installée sur la commune, la pharmacienne va prendre sa retraite d’ici 2 ans.Un 2ème cabinet infirmier avec deux infirmiers est installé depuis 2019 sur la commune.

1-2-4/ Le secteur médico social:
Pour Blasimon et la CDC Rurales de l'Entre Deux Mers:
  • La MAÏA Sud Gironde ( pilotée par Odile Georgereau), qui a fusionné avec le réseau Escale Santé, et le CLIC Sud Gironde ( directeur Mr Lemoine Jérôme, intervenante secteur Mme Papineau ) interviennent sur l' isolement, l’habitat, la protection par rapport à un tiers..., en répertoriant les besoins des personnes âgées et en mettant en réseau les acteurs engagés dans l’accompagnement des personnes âgées de plus de 60 ans.. Leur siège se situe à La Réole dans les locaux de l'hôpital.
Le CLIC représente le 1er niveau, peut être contacté directement par les patients ou par les professionnels pour tout ce qui concerne l’APA, et éventuellement les dossiers MDPH. Il est financé par le Département. Pour la gestion des cas plus complexes, c’est la nouvelle association Escale ou la Maia qui interviennent, ces structures sont financées par l’ARS.Ce système à “3 étages” est spécifique au secteur du Réolais...Actuellement le secteur médico-social se réorganise autour des PTA = Plate-formes Territoriales d’Appui avec un numéro unique qui permettra à partir d'un numéro unique d’orienter vers CLIC, MAIA ou Escale, en fonction du type de demande et de dossier.
  • Les services d’aide à la personne sont représentées par:
-l’ADMR à Sauveterre de Guyenne, est un SSAD;-SUDGIMAD à Caudrot, est un SPASAD (qui propose un service de SAD ais aussi SIAD), mais également une unité Alzheimer;-l’AMAD à Martres, est un SSAD (mode prestataire) mais est également Mandataire, et fait de l'accompagnement 24h sur 24h chez des bénéficiaires.  
  • Les services administratifs sociaux présents sur le territoire sont représentés par:
- Pour la CDC rurales de l’Entre-Deux-Mers:- Maison France Services à Sauveterre: permanence de services sociaux.    -Les assistantes de travail social du régime général sont positionnées sur Langon et La Réole, celles de la MSA à Langon. Leurs secteurs d'interventions sont les anciens cantons de Sauveterre, Targon, Pellegrue et Monségur.-Le CCAS de Blasimon est agréé en Espace de Vie Sociale pour le secteur Blasimon, Mauriac et Ruch.
- Pour la CDC de Castillon:qui concerne les communes de Ruch et Mauriac:
  • Il n’y a ni CLIC ni Réseau Escale, la MAIA couvre la demande sur le territoire du Libournais dans son ensemble.
- Maison France Services à Rauzan et Maison des solidarités et France Services à Castillon: permanence de services sociaux.    - Les assistantes sociales du Département et de la MSA sont localisées sur Libourne.

1-2-5/ Conclusion: un secteur aux confins
En conclusion: la grande particularité de notre secteur est de se trouver aux confins…aux confins de plusieurs cantons, de plusieurs communautés de communes, de la sectorisation géographique du secteur psychiatrique, de la sectorisation géographique des soins palliatifs et de l’HAD, aux confins de l’influence des pôles médicaux de Langon et de Libourne et même à priori aux confins des futures CPTS en cours d'élaboration… Cette situation géo-démographique entraîne un certain nombre de difficultés, en particulier de repérage des bons interlocuteurs pour les patients et les professionnels de santé, mais aussi de la part de tous les professionnels des difficultés de repérage des patients en situation de vulnérabilité, en particulier des personnes âgées. La nécessité d’un travail en réseau autour d’un certain nombre de problématiques est cruciale pour améliorer la prise en charge médicale mais aussi sociale des patients.

  1-3/ Analyse des besoins de soin sur le territoire:

1-3-1/ besoins des patients
Une population vieillissante:
Comme vu plus haut, la population de Blasimon et des alentours est déjà globalement plus âgée que la population française en général, et cette tendance va aller en s'accentuant ce qu’on observe bien en voyant que les 45-59 ans sont encore plus nettement plus nombreux que la moyenne française. Il nous faut tenir compte de cet élément dans notre réflexion sur les besoins… 

Une difficulté grandissante à l’accès des spécialistes:
Les patients du secteur éprouvent des difficultés grandissantes à accéder aux spécialistes, d’une part du fait de la raréfaction de l’offre eût égard aux besoins, qui oblige les patients à rechercher un rdv de plus en plus éloigné à la fois dans le temps et l’espace (ex: Fargues Saint Hilaire pour un dermatologue, les dermatologues de Langon et de Libourne étant par moments tellement surbookés qu’ils en viennent à refuser les nouveaux patients…), d’autre part du fait du vieillissement de la population qui implique une difficulté grandissante à se déplacer. Le délai moyen hors urgence est de 4 à 6 mois pour un cardiologue, dermatologue, pneumologue, gynécologue, quand aux psychiatres c’est souvent tout simplement impossible d’obtenir un rdv.

Des besoins +++ en coordination de soins médico-sociale:
Avec le vieillissement de la population, les besoin de coordination de soins médico sociale, s’articulant entre l’offre de soin médicale, paramédicale, d’aide à la vie quotidienne, et sociale, tournant en particulier autour du maintien à domicile mais aussi du maintien des possibilités de mobilité en milieu rural, des possibilités de maintien de contact social et de la lutte contre l’isolement, apparaissent comme essentiels dans la prise en charge de la santé de la population du secteur. Trouver le bon interlocuteur face à une problématique donnée, initier un travail en réseau en évitant les redondances mais aussi les “trous” dans la toile, est parfois un pari difficile à tenir.

La problématique du maintien à domicile
Le désir de la plupart de nos patients est de demeurer à domicile le plus longtemps possible, et si possible jusqu’à la fin de leurs jours. Cela implique une réflexion autour de leur projet de vie qui implique tout un panel d’acteurs qui doivent être en capacité de s'organiser en coopérant les uns avec les autres.  Il y a donc nécessité d'une coordination de l’ensemble des intervenants, les équipes médicale et paramédicales étant bien sûr fortement impliquées dans le processus. 

HAD, soins palliatifs et fin de vie
La problématique du maintien à domicile des personnes âgées, et/ou malades, nous incite forcément à nous poser la question de la fin de vie. Notre secteur géographique présente une spécificité particulière concernant les HAD. Il se situe en effet aux confins des 3 zones géographiques des HAD de Langon, LIbourne (Vignes et Rivières), et Bagatelle. Pour ce qui est des soins palliatifs, la problématique est similaire...De ce fait, il est parfois difficile de savoir quelle structure interpeller pour quel secteur géographique précis, et parfois même aucune structure ne se sent habilitée à intervenir ou parfois est dans l’incapacité de le faire au vu de la distance… Être en bout de territoire, à la frontière entre plusieurs zones d’influence et d’intervention, est une vraie difficulté... 

Les difficultés de déplacement
Comme dans tous les secteurs ruraux, il y a des solutions à trouver en ce qui concerne les déplacements et en particuliers les déplacements pour raisons médicales ou paramédicales de nos patients. Aller chez le dentiste, voire chez le généraliste, devient un casse-tête quand on ne conduit plus… La solidarité familiale ou de proximité joue son rôle, mais ne peut pallier à tous les besoins. 

Des difficultés réellement préoccupantes pour l’accès aux soins psychiatriques et pédo-psychiatriques
Le manque de psychiatres et tout particulièrement de pédopsychiatres est criant sur notre territoire. Avec une seule pédopsychiatre en libéral à Créon (27 km), et un poste à temps partiel de pédopsychiatre sur le CMP de La Réole, il est évident que le besoin en pédopsychiatrie n’est pas couvert. Le service de pédopsychiatrie de Libourne ne prend en charge qu’une très faible partie des besoins du secteur pour des raisons de sectorisation, idem pour le CMP de Créon et celui de Cadillac…, la non-adéquation entre l’offre (trop faible) et la demande, en pédopsychiatrie, est criante sur notre territoire. Les psychiatres du secteur public, que ce soit sur le CMP de La Réole, de Castillon la Bataille, ou de Libourne, selon la sectorisation, sont tout simplement overbookés, et fort heureusement très bien épaulés par des équipes infirmières de qualité, mais qui ne peuvent faire face à toutes les situations…Pour des patients déjà fragilisés, souvent désinsérés ou en tout cas isolés, dans tous les cas en grande difficulté, l’éloignement géographique et là encore temporel des lieux et dates de rendez-vous avec un psychiatre sont une difficulté de plus et une raison de plus de ne pas se soigner.

1-3-2/ besoins des professionnels

 Problématique des médecins:
Depuis plusieurs années nous mesurons la difficulté de recruter un médecin dans notre cabinet malgré tout ce que nous avons mis en place pour rendre notre pratique attractive. L'éloignement de Bordeaux et l’amplitude horaire de notre travail est certainement un frein. Le Dr Mérigot qui nous remplace depuis 14 ans n’envisageait jusqu’à présent ni association ni collaboration. Depuis ce projet de MSP, Il est séduit par la possibilité  sur un poste à temps partiel 2 jours par semaine.Il est très probable que l’activité du cabinet nécessitera à l’avenir la présence de 4 jeunes médecins plutôt que 2 et demi…et nous aurons probablement toujours besoin de remplaçant(s) afin de maintenir la continuité des soins... Le mode d’exercice des jeunes médecins va nous obliger à adapter le fonctionnement de notre structure (organisation, horaires…), et va nécessiter un net agrandissement de nos locaux, ne serait-ce que pour la pratique des médecins.L’épidémie de COVID n’a fait que renforcer notre volonté d’avancer dans une démarche initiée depuis 1 an.Nous avons dû condamner notre salle d’urgence pour la dédier aux consultations infectieuses. Nous avons développé la téléconsultation  (1 à 2 TLC par semaine avant l’épidémie, actuellement 7 à 8 par jour).Attirés par les nouvelles technologies, nous avons développé pendant l’épidémie  des outils de communication pour les patients en actualisant journalièrement un site Web que nous avions créé il y a quelques années. Du fait de l’épidémie, nous ne mettons plus de livres, revues, ou flyers d’information médicale dans la salle d'attente. Nous avons donc pris un abonnement à une web TV pour la salle d’attente, pour diffuser des informations médicales, engager un dialogue d’éducation thérapeutique avec nos patients. 

Problématique des équipes infirmières 
       Les infirmières font remonter un surcroît de travail et de responsabilités situés en dehors de leur rôle paramédical avec la gestion des problèmes sociaux des patients. L’isolement de ceux-ci leur fait bien souvent jouer un rôle d’assistante sociale, d’auxiliaire de vie, voire de coursier... Ce phénomène a été d’autant plus majoré pendant la période de confinement. Elles ont parfois  des difficultés pour trouver les bons interlocuteurs médico-sociaux.       Elles se chargent très régulièrement de la livraison des traitements per os des patients… est-ce leur rôle?              L'accueil des étudiants en IFSI est pour l’instant de l’ordre du simple souhait…  La complexité des amplitudes horaires, la difficulté de gestion du temps imparti à la formation continue, rendent leur métier pas toujours attractif.            Elles ressentent le besoin d’un lieu/moment de partage pour évoquer les patients en fin de vie, la difficulté de l’équipe infirmière par rapport à l’accompagnement des patients et de leur famille, pour évoquer les situations douloureuses d’une manière générale.    Le questionnement d’un secrétariat s’est posé, pour les prises de rdv qui sont faites en direct par les infirmières. Mais le coût d’un tel fonctionnement est difficile à envisager, et un secrétariat ne paraît par ailleurs pas forcément indispensable.

Problématique de la kinésithérapeute: 
Depuis son  installation il y a 1 an, les demandes de soins à domicile ne font que s'accroître avec parfois 1 mois d’attente pour les patients. La moitié des patients ayant des atteintes neurologiques, ils auraient besoin soit de séances plus longues, soit de séances plus fréquentes ce qui n’est pas envisageable à domicile. Je les réoriente, quand le patient le peut, vers les cabinets voisins mais ils sont aussi surchargés. Elle prend toutefois en priorité les post-op et les sorties d’hospitalisation, en général dans la semaine.
Projet d’avoir un cabinet pour augmenter le nombre de patients pris en charge, augmenter le temps de séance quand cela sera nécessaire. Augmentation des plages horaires entre 10h et 20h du lundi au jeudi et de 9h à 13h le vendredi (actuellement, je fais 10h-18h30 ou 19h parfois sur 4 jours). Elle resterai joignable pour la prise en charge des bronchiolites les week-end et jours fériés.
Développement de séances de groupe pour les patients chroniques afin de lutter contre l’isolement, améliorer leur motivation et augmenter l’adhérence thérapeutique.
Projet de création de cours de prévention des chutes pour les personnes à risques sur recommandation des médecins ou infirmières.
Projet d’accueil de stagiaire kinésithérapeute.
Projet de créer une balnéothérapie, depuis la fermeture de celle de Rauzan, les patients doivent aller à La Réole, Cadillac, Langon ou Créon.
Elle ne souhaite pas nécessairement être sur le même site physique mais reste intéressée pour appartenir à la MSP et participer aux échanges interprofessionnels.


2/ PROJET PROFESSIONNEL

  2-1/ Structure juridique 
La structure choisie pour la MSP est celle d’une SISA. Sera probablement accolé à cette SISA une association loi 1901 ou une société civil de moyens pour pouvoir impliquer la psychologue et l’ostéopathe   

2-2/ Implantation géographique
 La MSP est organisée en MSP monosite située à Blasimon 1 bis rue du Vivier . le porteur de projet est la Mairie de Blasimon. La date prévisionnelle d’entrée dans les locaux se situe autour  du 1er novembre  2022.

2-3/Liste des professionnels
Rodolphe Struk Médecin, Généraliste Maître de stage universitaire
Claire Botté-Boulanger, Médecin Généraliste Maître de stage universitaire
Clément Mérigot, médecin généraliste, contrat de collaboration en cours d’élaboration
Camille Siadous, médecin en cours de thèse
Claude SAGE, Infirmière
Dominique Presotto, Infirmière
Muriel Texier, Infirmière
Estelle Villieras, Infirmière
Florence Le Menn, Infirmière
Jade Bérard, kinésithérapeute
Ont participé à l’élaboration sans intégrer la SISA :
Mairie de Blasimon 
Sylvie Brodu,  pharmacienne 
Aurore Mourlanne, Psychologue
Irvine Clémendot ostéopathe
Le secteur médico social MAIA 
CLIC Du Réolais


  3/ ACCÈS AUX SOINS

3-1/ Accessibilité
La MSP s'engage à prendre en charge tout nouveau patient sur le territoire qu'elle dessert (territoire primaire défini dans le diagnostic: Blasimon, Ruch, Mauriac, Cleyrac, Saint Antoine du Queyret, Soussac, Cazaugitat), à respecter des normes d’accessibilité du bâtiment et garantir la présence de places de parking réservées aux personnes à mobilité réduite, ainsi que la réalisation de visites à domicile pour les personnes dont l'état de santé ne permet pas de se déplacer.Les médecins sont conventionnés secteur 1 et appliquent le tiers payant intégral ou partiel en fonction des conditions sociales des patients.Les infirmières sont également conventionnées et pratiquent en intégralité le tiers payant.

3-2/ Actions de prévention et missions de santé publique  
  • Prévention de l’obésité de l’enfant et de l’adolescent; prise en charge possible dans le cadre du Réppop (l’un des médecins appartient au réseau aquitain de prévention de l’obésité de l’enfant et de l’adolescent, la psychologue est en cours de formation, quid de Jade Bérard, kinésithérapeute? intégration des  infirmiers dans le réseau? sous quelle forme?);
  • Actions d’encouragement aux vaccinations non obligatoires et en particulier la vaccination des adolescents filles et garçons contre le papillomavirus;
  • Poursuite du dépistage organisé des cancers du sein, du col de l’utérus, et du cancer colorectal
  • prévention plus spécifique en direction de la population âgée:
    • prévention des chutes ( gymnastique douce? intervention d’un kiné? ergothérapeute pour adaptation des lieux de vie - salles de bain et cuisines en particulier-?)
    • alimentation et hydratation: prévention de la dénutrition et des carences alimentaires, lutte contre la deshydratation (intervention diététicienne? cours de cuisine? formation des aide-ménagères et auxiliaires de vie à la prévention de la dénutrition???)
    • prévention de la dépression de la personne âgée: accès au médico-psychologique? lutte contre l’isolement? dépistage (questionnaire?)
    • lutte contre la iatrogénie

 
3-3/ Horaires d’ouverture et organisation des soins 
Horaires d'ouverture et accueil / prise de RV et orientation
Les médecins de la MSP consultent tous les jours du lundi au vendredi de 8 heures à 20 heures et le samedi de 8h à 12h. 
La secrétaire est joignable de 8h00 à 11h30 et de 14 à 18h00 du lundi au vendredi  et le samedi de 8h à 12h.  En dehors de ces horaires les médecins sont joignables sur leurs portables jusqu’à 20H. Après 20 heures, ils participent à la permanence de soins sur le secteur Sauveterre Rauzan Targon. Les jours et horaires de consultations des médecins sont affichés dans les locaux, sur la webTV et sur le site internet.
Les infirmières font des permanences à la MSP de 7h30 à 10h les lundis, mardis, jeudis et vendredis. La majeure partie des soins est réalisée au domicile des patients. Elles seront joignables de 7h à 20h tous les jours de la semaine, toute l’année.
 Rôle de la secrétaire: prise de rdv pour les médecins de la MSP, prise de RDV et travail de secrétariat pour les patients (prise de RDV spécialistes radios, IRM, scanner, etc), accueil physique le matin, orientation des patients, etc.). Évolution du poste de notre secrétaire actuelle vers un poste de coordination de la MSP sur un temps partiel.
Accès à des soins non programmés
 La MSP accueillera des consultations non programmées aux heures d’ouvertures. Des créneaux horaires seront dédiés pour chaque médecin:-en journée pour la petite traumatologie , sutures...-le soir pour les consultations infectieusesUne salle d’urgence sera dédiée à ces consultations.
Accès à des spécialités ou techniques particulières
La téléexpertise est probablement une des solutions pour pallier la difficulté d’accès aux spécialistes, à la difficulté de déplacement et au maintien des personnes âgées à domicile. Pendant l'épidémie elle a permis aussi de limiter les risques de contamination. 
La téléexpertise en dermatologie et cicatrisation des plaies nous semble facile à mettre en oeuvre (utilisation de photos ou de visioconférence), de même pour des examens simples de cardiologie (interprétation d’ECG), ORL (tympanogramme, audiogramme) pneumologie (spirométrie). Il suffirait d’avoir une salle dédiée et connectée (la fibre est en cours de déploiement à Blasimon). Les médecins et infirmières de la MSP sont  prêts à s’engager dans cette démarche, le plus compliqué est certainement de trouver des spécialistes qui adhèrent à ce projet.
La question se pose également d’organiser des téléconsultations à visée psychiatrique et pédopsychiatrique.
Continuité des soins en l'absence du médecin traitant
La MSP s’engage a à la présence minimale de 2 médecins en cas d’absence ou de congés des médecins (recours systématique à des remplaçants).

3-4/ Permanence des soins ambulatoires (PDSA)
Les médecins de la MSP participent à la permanence des soins sur le secteur Sauveterre/Targon/Gornac/Frontenac/Rauzan/Blasimon, à partir de 20h le soir jusqu'à minuit, et le weekend: le samedi de 12h à minuit et le dimanche de 8h à minuit. Ils reçoivent les patients dans les locaux de la MSP, ou font des visites.La régulation est assurée par le 15.Les médecins pratiquent le tiers-payant sur la part obligatoire des consultations et visites régulées.Les patients sont informés de l’organisation de la permanence des soins par un message téléphonique sur le répondeur du cabinet médical, et également par un panneau d’affichage à l'entrée de la MSP.Les infirmières sont disponibles 7 jours sur 7,avec une permanence téléphonique 7h à 20h tous les jours de la semaine.


  4/ TRAVAIL EN ÉQUIPE PLURI-PROFESSIONNELLE

4-1/Organisation de la coordination
La coordination de la MSP sera assurée par notre secrétaire actuelle
- missions du responsable de la coordination : interface avec les institutions et partenaires extérieurs, organisation des réunions, rédaction des comptes-rendus, etc.- rôle du secrétariat : accueil et orientation des patients, gestion des plannings des médecins, prise de rdv auprès des spécialistes et radio à la demande des médecins, mise à jour des dossiers, scannage des courriers.
4-2/Concertation pluriprofessionnelle sur les cas complexes 
Une fois par mois les professionnels de la MSP médecins et infirmières se réunissent, seront associés les autres membres psychologue, ostéopathe, etc, selon les patients évoqués. Les acteurs du secteur médico-social, les pharmaciens, seront invités à ces réunions en fonction des besoins.Ces réunions auront pour but de: 
- discuter sur un ou deux cas complexes à la demande d’un professionnel; l’objectif des ces réunions sera d’assurer une concertation, une coordination, et un suivi de la part des différents acteurs, le compte rendu et le suivi seront rédigés dans le dossier médical et partagés par les différents professionnels.
- faire un tour d’horizon rapide de la patientèle;

  4-3/ Elaboration de protocoles pluriprofessionnels:

La MSP élaborera des protocoles pluri professionnelles dont les thèmes abordés seront définis de façon collégiale en fonction des propositions individuelles et des besoins, en respectant les recommandations HASCes protocoles seront diffusés à l'ensemble des professionnels de la MSP ; les thèmes suivant pourraient être protocolisés:  insuffisance cardiaque, BPCO et observance, mal perforant plantaire du diabétique, patients lombalgies chroniques,  patients diabétiques et régime, patients polymédiqués pour lesquels le risque iatrogénique doit être reconsidéré, patients en perte d’autonomie pour lesquels le maintien à domicile doit être conforté , patients en soins palliatifs

4-4/ Coopérations interprofessionnelles:
Des coopérations interprofessionnelles pourront être mise en place notamment avec le secteur médico social, la pharmacienne,diagnostic à domicile de personnes âgées fragiles, score de nutrition, prévention des chutes, adaptation des logements,  suivi tensionnel, suivi du diabète, suivi de plaies chroniques

4-5/Coordination avec les professionnels et structures extérieures et Formations 
Les Drs Struk et Botté-Boulanger sont maîtres de stage universitaires. A ce titre ils accueillent des internes de niveau 2, ils se sont associés avec les services ambulatoires du Sud Gironde (Dr Roche) soins palliatifs et HAD. L’interne accueilli effectue 2 jours au sein de la MSP et 1 jour avec l’équipe de soins ambulatoire du Sud Gironde. Il est hébergé sur place si il le souhaite.
Au niveau de l’équipe infirmières, il y a très peu voire pas d’étudiants en soins infirmiers. La création de la MSP pourrait être un nouvel attrait pour les écoles et les élèves.

  5/ DISPOSITIF/SYSTÈME D'INFORMATION

5-1/Dispositif d'information mis en place au sein de la MSP
Le cabinet médical est doté d’un logiciel métiers Medistory (Prokov édition) depuis 1992, partagé par les médecins de la structure. Actuellement en version 3 l’évolution vers la version 4 (agréé par ASIP santé en octobre 2019)  permettra d’obtenir  la labellisation « e-santé Logiciel Maisons et Centres de santé » de niveau 1.

5-2/Accès du patient à ses données médicales
Notre logiciel  médistory DMP compatible doit nous permettre de mieux compléter le dossier du patient ce qui permettra un accès du patient à ses données médicales mais aussi aux spécialistes consultés, aux services d’urgence, et à la régulation du centre 15 d’accéder à ces données. Il permet aussi d'accéder au dossier du patient en visite à domicile. La mise à jour des DMP est très chronophage et nécessitera probablement un travail de secrétariat supplémentaire…

5-3/Modalités de partage des informations de santé

Le logiciel Médistory permet le partage des informations de santé entre les professionnels de santé de la structure concourant à la prise en charge d’un même patient, la coordination de l’équipe (plannings, réunions, indicateurs, compte rendu des réunions pluri-professionnelles dans le dossier du patient, protocoles, suivi). Une messagerie directe est intégrée pour échanger entre membres de l’équipe dans le réseau  comme en mobilité. 
Site InternetLe cabinet médical s’est doté d’un site internet qui lui a permis pendant l’épidémie de COVID de pouvoir informer très rapidement les patients sur les modifications organisationnelles, mais aussi de produire des informations de préventions, et scientifiques. Il nous a permis aussi de partager et classer  des ressources  entre les professionnels pour un accès plus facile. Il faudra très  certainement développer et faire vivre cet outil  (https://sites.google.com/site/blasimedic/Home)
Web TVl’épidémie de COVID a fait disparaître nos vieilles revues de nos salles d’attente. Nous avons opté pour une information plus moderne grâce à la WEB TV de l’URPS Aquitaine à laquelle nous nous sommes abonnés. Cette chaîne de télévisions diffuse de courts messages de prévention et de santé publique régulièrement mis à jour (dépistage, vaccination, maltraitance, COVID etc ) mais aussi nos propres informations ( organisations, horaires et jours de consultations des médecins,etc )
Les nouvelles technologies permettent de mieux partager l’information. Il existe de très nombreuses applications santé. Elles sont souvent méconnues des professionnels ou des patients, il y a probablement un travail à effectuer pour mieux les connaître, les répertorier et en inciter l’usage. Pour  exemple stop COVID et  tous anti COVID n’ont certainement pas été “exploré” par tous les professionnels de la santé pour être expliqué aux patients.

De ce projet de santé il ressort que les locaux de la MSP nécessitent:
  • 4 bureaux médecins dont 1 bureau équipé pour la téléexpertise
  • 1 salle d’urgence/ cas infectieux avec un accès différent (cf épidémie COVID...), une salle d’attente différente
  • 1 bureau infirmière 
  • 1 bureau psychologue ostéopathe
  • 1 espace secrétariat
  • 1 espace kiné 50 à 70 m2 avec 2 salle d’environ 15 m2
  • espace d’attente des patients à proximité des bureaux
  • un logement de fonction (existant) 
  • l’ ancien bureau paramédical pourrait être transformé en Tisanerie?
  • une salle de réunion pour  10 à 15 personnes est indispensable (médecin infirmière psychologue , secteur médico-social) mais les locaux de la MSP étant à proximité immédiate de la Mairie (15 mètres)  il ne semble pas nécessaire de construire cet espace si la Mairie nous met à disposition une salle pour ces réunions quelquefois par an.
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